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Inde Express
14 février 2008

Le Parti du Peuple Pakistanais survivra-t-il à Benazir Bhutto ? (suite)

Un triumvirat unique

Lors de la conférence de presse organisée pour l’occasion, Bilawal est assis entre son père, Asif Ali Zardari, et un autre homme, Makhdoom Amin Fahim. Son père prend la parole pour annoncer qu’il a souhaité réaliser le rêve de sa défunte épouse en installant leur fils à la tête du parti. Il précise que désormais, Bilawal ne sera plus seulement Bilawal Zardari mais Bilawal Bhutto Zardari. Ce changement de patronyme pourrait sembler juste anecdotique. Il n’en est rien. En Asie du Sud, un nom peut faire toute la différence. Et celui de Bhutto, encore plus. Pour preuve, à cette annonce, les militants du PPP laissent éclater leur joie.

Le discours se poursuit. C’est un moment unique dans l’histoire du pays. Bilawal repartira en Angleterre pour terminer ses études pendant qu’Asif Zardari assurera l’intérim. Makhdoom Fahim, qui a dirigé le parti durant l’exil de Benazir Bhutto, deviendrait Premier Ministre en cas de victoire du PPP aux prochaines élections prévues pour le 18 février. « C’est la preuve que le parti a trouvé le moyen de faire face à la mort de Benazir rapidement. C’est ce qui s’est passé en Inde après la mort d’Indira Gandhi quand son fils Rajiv a pris sa succession à la tête du parti du Congrès. La seule différence est que Bilawal n’était pas réellement actif au sein du PPP avant sa prise de fonction » observe Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’Asie du Sud. Pour ce dernier, « jouer la carte dynastique est caractéristique de cette région ».

Pourquoi Asif Zardari n’a-t-il pas pris lui-même les rênes du PPP au lieu de jouer les seconds rôles ? « Il traîne derrière lui quelques casseroles, » précise Jean-Luc Racine. C’est un euphémisme. En effet, le veuf de Benazir Bhutto a longtemps été affublé du surnom de « Monsieur 10% », en référence aux accusations de corruption qui ont été régulièrement lancées à son encontre. « Même s’il n’y a jamais eu de preuves concrètes, les rumeurs, elles persistent », souligne Mahir Ali, journaliste pakistanais au Dawn, le principal quotidien anglophone du pays. Il évoque aussi des propriétés acquises par le couple en Grande-Bretagne dont le financement reste, à ce jour, encore obscur. En se mettant en retrait, « il continue de disposer d’influence et de pouvoir au sein du PPP tout en prétendant poursuivre l’action de son épouse » affirme Yunas Samad, professeur de Sciences Sociales à l’Université de Bradford en Grande-Bretagne

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